HÉritage militaire DU LABORATOIRE

Le système sol-sol balistique stratégique (SSBS) du plateau d’Albion a été conçu pour résister à une attaque nucléaire et effectuer des tirs de représailles. ll s’inscrit dans le cadre du programme de frappe nucléaire voulu par le général de Gaulle, président de la République Française, au début des années 1960.

Il a été en fonctionnement permanent d’août 1971 à septembre 1996. Unique site terrestre français de dissuasion nucléaire, le système dans son ensemble était déployé sur un secteur de 800 km² touchant le Vaucluse, la Drôme et les Alpes de Haute-Provence, le cœur du dispositif se trouvant sur le plateau d’Albion.

Le système SSBS comportait à l’origine deux antennes de réception, deux postes de conduite de tir et 18 zones de lancement, plus des installations annexes pour les militaires. Le site a été démantelé en 1996. Le LSBB est issu de la reconversion d’un des deux Postes de Conduite de Tir.

Les postes de conduite de tir permettaient la surveillance à distance et le tir des missiles. Chaque poste était conçu comme un véritable bunker, cocon de deux mètres de béton armé entièrement tapissé d’un acier spécial afin d’obtenir une cage de Faraday, 8 m de haut et 28 m de long, suspendu sur des ressorts amortisseurs, qui lui assuraient une protection contre les effets d’une onde de choc sismique naturelle ou provoquée par une explosion nucléaire.

Deux pupitres distants de 4 mètres, l’ordre de tir devait être déclenché de manière simultanée à l’aide de deux clés que portaient au cou les officiers de tir. Une veille était assurée, 24 heures d’affilée, devant des consoles et des écrans contrôlant l’état des dix-huit missiles répartis dans les zones de lancement, sur le Plateau d’Albion.

La transmission des informations de télésignalisation, télécommandes, ordres entre les zones de lancement et le poste de conduite de tir était assurée par un réseau filaire couvrant toute la zone de déploiement. En secours, la transmission était assurée par onde de sol, même en cas d’explosion nucléaire.

Les sites “verticaux” (V) étaient les derniers relais de transmission vers les postes de conduite de tir. Situé à plus de 1000 m d’altitude, à l’aplomb de ces derniers, l’antenne Verticale constitue un des éléments fonctionnels bâtis et visibles du système.

Les postes de conduite de tir étaient conçus non seulement pour résister à une attaque nucléaire mais également pour parer à toute tentative d’intrusion ou de sabotage grâce à de longues galeries à angle droit de près de 2 km de long.

L’infrastructure des postes de conduite de tir était enterrée sous la roche à plus de 500 mètres de profondeur et complètement isolée de la surface. La partie visible se composait d’une vaste plateforme bétonnée (voir image de tête), clôturée, et d’un mur en béton long de 30 mètres sur 5 de hauteur, d’une épaisseur de 2 mètres.

Une porte métallique protégeait la conciergerie, à partir de laquelle une porte blindée donnait accès à un tunnel bétonné.

Construit pour résister à une éventuelle explosion, celui-ci est équipé d’une galerie anti-souffle, et à son extrémité, d’un puits de secours. La capsule de tir se situe à 1500 mètres de l’entrée.

Pour plus d’informations, n’hésitez pas à consulter le site suivant :  Drac Provence-Alpes-Côte d’Azur  

Site non officiel mais très bien informé :  CAPCOM Espace